Georges Selliez (1869-1934)

Pour comprendre pourquoi le nom et le visage de Georges Selliez sont inscrits dans notre mémoire et pour connaître les liens qui nous unissent à lui, il faut revisiter notre histoire communale.

De l’industrie textile du Nord…

Loin de la Méditerranée, Georges Selliez naît à Roubaix le 30 octobre 1869 dans une famille travaillant dans le textile. En 1896, son père l’ayant écarté des affaires familiales, il décide de créer sa propre entreprise roubaisienne avec une main d’oeuvre d’élite. Il étudie, à Leeds et Manchester, l’organisation et les méthodes des grands ateliers collectifs anglais et les introduit en France avec des outillages inconnus jusqu’alors. En 1908, le Ministre du Commerce et de l’Industrie l’envoie en mission aux U.S.A. (sa femme maîtrise parfaitement l’anglais) afin d’y étudier les méthodes et le développement du machinisme dans l’industrie de la confection et à son retour, le rapport qu’il rédige à ce sujet fait quelques bruits.

Georges Selliez fait alors de ses usines un champ d’expérience du "sectionned work" en substituant l’industrialisation au travail féminin fait à la main et à domicile. Ainsi, en 1923, la Société Anonyme des Vêtements Georges Selliez à Roubaix produit 1500 complets par jour et, de leur côté, ses usines de Tourcoing, Carvin, Paris, Vienne, totalisent 7500 pièces par jour réalisant ainsi la plus forte production sur le continent.

Esprit ouvert, homme tourné vers l’avenir, Georges Selliez s’investit aussi dans l’enseignement : il sera officier de l’Instruction Publique en 1928, membre du Conseil Supérieur de l’École Nationale des Arts et Industries Textiles, membre du Conseil Général de la Ligue Française de l’Enseignement et par ailleurs conseiller municipal de Roubaix, Vice-Président du Parti Radical Socialiste.

… à la découverte de La Croix Valmer dans le Sud

Enfin, c’est en 1923 qu’il achète, pour sa retraite, "La maisonnette", villa que vient juste de faire construire le Général Bonnier qui, devenu veuf, quitte la région. Tout en s’occupant de ses affaires, Georges Selliez découvre La Croix, il suit les étapes et le combat du hameau gassinois pour devenir une commune indépendante et il se passionne pour son avenir.
Très impliqué dans l’enseignement, citoyen dans l’âme, en 1933, il décide d’aider la future jeune commune de La Croix Valmer à acquérir la Villa "Les Bruyères" en faisant un don de 55 000 francs, pour que celle-ci devienne la première école* publique des enfants Croisiens mais il décède en 1934. Le Conseil municipal du 16/10/1934 publie : "La mort de M. G. Selliez est une perte sensible à tous les habitants de La Croix… Il se passionnait pour la propagation de l’enseignement et nous n’oublierons pas le secours spontané et efficace qu’il apporta à l ’ établissement difficile des écoles…
Pour perpétuer son souvenir, le Conseil municipal décide que son portrait et une place portant le nom des bienfaiteurs seront placés dans le hall et toujours pour honorer sa mémoire le chemin vicinal n°7 a été dénommé Bd G. Selliez
" (séances du 12/05/1936 et 03/02/1938).
Bienfaiteur de la jeune commune, Georges Selliez repose au cimetière de La Croix Valmer avec son épouse, sa fille, sa petite-fille et son père. Son portrait orne toujours le hall de la Villa "Les Bruyères".

D’après Brigitte RINAUDO-PINEAU

Sources : A.Petit, arrière petit-fils de G. Selliez - P. Berenguier "Si La Croix Valmer m’était contée"
*L’histoire des écoles de La Croix (avec ses rocambolesques péripéties) sera traitée ultérieurement