Une journée à l’école avec les ATSEM

Jocelyne De Los Muros, Danielle Franco, Aurore Sala et Aurélie Valenza sont les ATSEM de l’école maternelle. Derrière cette appellation technique d’ Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles se cache un métier de « rush » diplômé d’État.

Tantôt animatrices, éducatrices, femmes de ménage, secrétaires et infirmières, elles se qualifient comme le bras droit de l’enseignant. Autant de métiers faisant appel à une polyvalence, un engagement certain et un rythme quotidien intense réalisé en milieu scolaire. Visibles au portail, leur métier reste pourtant méconnu des parents.

Un métier diversifié

Le rôle de l’ATSEM est de seconder les enseignants dans une classe de maternelle et dans les autres lieux de vie de l’école (cour de récréation, infirmerie, sorties…). Par le soutien qu’elle apporte, elle favorise le développement de l’autonomie des enfants. Chaque matin, elle accueille les enfants de sa classe et veille à ce que l’entrée à l’école se déroule dans de bonnes conditions. Ses tâches sont variées : habillage, déshabillage, lavage des mains, accompagnement aux toilettes, aide pendant les repas, coucher à l’heure de la sieste, distribution du goûter… L’ATSEM écoute, console, câline et soigne les petits bobos. Au-delà des activités dont elle est en charge, elle apporte une aide à l’enseignant : elle prépare et range le matériel, anime les jeux et les ateliers manuels en collaboration avec l’enseignant. Elle participe aussi à la décoration de la salle de classe, à la préparation des fêtes et aux sorties de groupe. Elle travaille souvent debout, au milieu des pleurs et des cris qu’elle tempère et des disputes qu’elle résout. Elle saisit sur l’ordinateur les mots destinés aux parents, les découpe et les colle dans chaque cahier de liaison. Enfin, l’ATSEM effectue tous les jours le nettoyage des équipements et des locaux, dans le respect des normes d’hygiène et de sécurité, accrus en cette période de crise sanitaire.

Un engagement par charte

Annie Doiteau, responsable des affaires sociales, est à l’origine de la signature d’une charte : « le métier et leurs missions méritaient d’être définis. Ce document interne assure un suivi lors de remplacement. Il est comme une fiche de poste pour asurer une continuité des activités. Il détaille le lien avec la municipalité et l’éducation nationale. Ce métier est en pleine évolution. Demain, leur rôle sera entièrement pédagogique : elles secondent déjà les enseignants dans des domaines plus élargis. Leur fonction grandit en responsabilités. À mon sens, Il est primordial pour l’équilibre de l’enfant. »

Regards d’ATSEM

Aurore : « Il faut de la patience, de la douceur, être ferme sans hausser le ton au risque que l’enfant ne nous écoute plus. Observer l’évolution d’un enfant dans la parole, l’écriture… procure de la satisfaction. »
Aurélie : « La relation avec l’enfant reste franche. Le voir grandir vers une autonomie et un apprentissage est gratifiant. Quand la maman me dit : « tu es comme sa maman à l’école, je suis heureuse. »
Danièle : « ATSEM, c’est être le bras droit de la maîtresse et de donner une assistance pour chaque enfant. La relation individuelle est ce que je préfère. »
Jocelyne : « Les activités en groupe sont les moments les plus éprouvants par le bruit et l’agitation mais me mettent en situation de défi. Et quand cet instant se finit par un câlin, j’adore ! »

Un besoin de valorisation et de formation

Elle a le statut d’agent territorial. Recrutée sur concours par la mairie, certaines sont fonctionnaires, d’autres contractuelles. Membre de l’équipe éducative, elle est placée sous l’enseignant ou directeur de l’école. La durée du travail est fixée par la municipalité. À La Croix Valmer, elles oeuvrent 10h30 par jour sauf vacances scolaires, « primordiales » selon elles « pour récupérer ». Par ailleurs, le mobilier est bien adapté à la taille de l’enfant mais pas pour les adultes. Il cause des maux de dos ainsi que le ménage. Leur salaire suit le plafonnement du statut C alors que d’autres filières peuvent aller jusqu’à la catégorie A. « Ce n’est pas valorisant pour nous. On est stoppé à 1 500€ par mois en fin de carrière. »
Des formations sont réclamées et un renfort uniquement en petite section serait le bienvenu. Aurore reconnaît que « mélanger avec petite, moyenne et grande sections est plus facile à gérer. Les grands aident les plus petits. Cela pousse les plus petits à grandir plus vite et cela responsabilise les plus grands. C’est aussi du positif dans la sociabilisation. »

Linda Tribet, adjointe aux affaires scolaires

« Ce métier a forcément évolué. Des formations doivent accompagner ces agents. La municipalité les soutient en ce sens via le Centre National de la Fonction Publique Territoriale puisqu’elles sont des agents municipaux. Ces formations de base ou plus spécifiques (accueil des enfants en situation de handicap, ateliers lecture, l’enfant et la sieste, l’enfant et la musique...) enrichissent vers plus d’éducatif. Ainsi, le métier évoluera vers de plus haute catégorie, C+ dans la fonction publique et plus uniquement C. À La Croix Valmer, ces agents sont valorisés par l’attribution d’une prime mensuelle plus favorable que dans d’autres communes. »