Un art venu d’ailleurs, devenu universel
Le street art trouve ses origines dans les années 1960 et 1970, aux États-Unis, notamment à New York, où des artistes commencent à utiliser les murs des villes comme toile d’expression pour leurs messages et leurs œuvres. Initialement perçu comme du simple vandalisme, le street art a rapidement évolué pour devenir un mouvement artistique reconnu, mêlant graffiti, pochoirs, fresques murales et installations. Aujourd’hui, il est célébré dans le monde entier comme un moyen puissant de transformer l’espace public, de questionner la société et d’apporter de la couleur et de la vie aux villes. Ce mouvement continue d’évoluer sans cesse, intégrant de nouvelles techniques et supports, et s’adaptant aux contextes locaux pour créer des œuvres toujours plus originales et engageantes.
Une arrivée progressive à La Croix Valmer
C’est il y a quelques années que le street art trouve sa place dans notre commune avec une première œuvre proposée par la mairie : Umbrella Sky Project, des centaines de parapluies colorés suspendus au-dessus de la rue Louis Martin. Conquis par cette forme d’art, les habitants en demandent plus et c’est là qu’intervient Gaëtan Olias, un jeune Croisien fan d’art de rue. Il réalise, avec l’aide des enfants de l’école primaire, une fresque dans la cour de l’école puis une autre pour embellir un mur vers un espace bien connu de tous, le forum Constantin. Il n’est d’ailleurs pas le seul à partager cet amour pour une telle discipline.
« Ce que j’aime sûrement le plus dans cette manière de faire, c’est le fait de procurer un sentiment de joie et d’amusement chez le passant » explique Nicolas, de son pseudonyme GenIart, un street artiste lyonnais mais aussi visiteur estival de notre commune depuis plus de 10 ans. Son art a pour but de « redonner vie à des petits coins souvent laissés à l’abandon ou oubliés du public ». Il déclare avoir commencé à jouer avec l’IA générative sur son ordinateur et avec de vieilles photos dont il ne se servait pas. Il s’est ensuite demandé ce qu’était le contraire de l’art numérique, il a donc immédiatement pensé à l’art rupestre, donc le street art. Ainsi est née sa passion pour cette discipline, qu’il met en œuvre en plein cœur de notre commune, notamment avec une réalisation en centre-ville, rue des Cigales, pour les passants curieux.
Un mélange de moderne et d’historique
Même si le street art est de plus en plus présent dans notre commune, certains vestiges plus anciens refont, aussi, surface. Rue des Cigales, un tag indiquant « Votez RPR » a traversé les époques, appelant à voter pour un parti éteint depuis 2002. C’est sûrement son ancienneté qui lui confère une certaine valeur et alimente les questions : qui ? quand ? pourquoi ? Si l’art de rue est souvent vu comme un art éphémère inscrit dans le quotidien urbain, certaines traces anciennes, comme celles des ruines des murs de Pardigon II, rappellent cette même idée de temporalité et de couches d’expression humaine. Cette cohabitation surprenante de street art témoigne du mélange des types d’arts au sein de notre commune et met ainsi en avant la diversité culturelle de La Croix Valmer. Au-delà de l’aspect visuel, ces œuvres redonnent vie à des espaces parfois oubliés et suscitent échanges et curiosité entre générations.