Relâcher de tortues d’Hermann au Cap Lardier

Plusieurs tortues d’Hermann ont été relâchées au Cap Lardier. L’objectif ? Renforcer la population, sévèrement impactée par l’incendie de 2017.

Entre 4 et 9 ans

24 tortues d’Hermann ont été relâchées dans les hauteurs du Cap Lardier. Agées de 4 à 9 ans et issues de l’élevage conservatoire de la SOPTOM (Station d’Observation et de Protection des Tortues et de leurs Milieux), ces spécimens vont venir renforcer la dernière population côtière de France continentale. Un relâcher, fruit d’un long travail de préparation et de concertation entre tous les acteurs de ce projet : le Conservatoire du Littoral, la DREAL PACA, la DDTM, le Parc National de Port-Cros, le CEN-PACA, l’Université d’Aix-Marseille, le CNRS (IMBE,CEBC) et la SOPTOM - Tortupôle France. Une nouvelle étape dans la protection de la biodiversité de notre territoire, pour laquelle la Ville de La Croix Valmer souhaite s’investir de manière durable.

Première expérimentation en 2022

Cet évènement fait suite à un premier relâcher expérimental réalisé au printemps 2022. Une nécessité après que les incendies déclarés entre 2017 et 2021 tuent près de 90% des tortues présentent entre le Cap Lardier et le Cap Taillat. Près d’une centaine de juvéniles a été relâchée car "sans l’intervention de l’homme, la population était vouée à l’extinction", expliquait à l’époque Concha Agero, directrice adjointe de l’O.F.B. Les individus sont équipés d’émetteur VHF et sont suivis quotidiennement durant 2 ans pour connaître leurs déplacements et leur capacité à s’adapter à un nouvel environnement. Le suivi des premiers individus offre aujourd’hui des perspectives encourageantes dans le rétablissement de la population.

Relâcher ses tortues, c’est interdit !

Pourquoi ? Car relâcher volontairement ou accidentellement des individus captifs ou exotiques (espèces différentes ou hybrides) dans la nature met en péril les populations sauvages ! En effet, une tortue en captivité est potentiellement malade, même sans symptômes visibles. D’autres tortues exotiques en contact avec elle ont pu lui transférer des agents pathogènes. Si cette tortue est relâchée dans le milieu naturel, elle risque de transmettre des maladies aux tortues sauvages. Chaque espèce possède dans son corps des micro-organismes avec lesquels elle vit en équilibre. Un micro-organisme supporté par une espèce ne le saura pas forcément pour une autre. Relâcher une tortue dans la nature provoque un état de stress pour l’animal. Le système immunitaire baisse et les micro-organismes prennent le dessus. L’animal devient alors contagieux.